WLTP : qu’est ce que c’est ?

WLTP

Le WLTP est un acronyme anglais signifiant, Worldwide Harmonised Light Vehicle Test Procedure, littéralement, Procédure d’essai mondiale harmonisée pour les voitures particulières et véhicules utilitaires légers. Il est entré en vigueur depuis le 1er septembre 2017 et remplace le cycle NEDC, une norme en vigueur depuis les années 70. Le remplacement du processus vise deux objectifs : rapprocher les tests des conditions réelles et réduire les risques de triche. Au début, il concernait seulement les nouvelles homologations. Depuis le 1er septembre 2018, tous les véhicules sont concernés.

WLTP, les principaux changements

Avant leur arrivée sur le marché, les voitures passent des tests destinés à vérifier leur conformité aux réglementations relatives à l’émission de particules polluantes. Ils sont réalisés au sein d’un laboratoire, sur des bancs à rouleaux. Le nouveau programme utilise le même outil, la différence se situe au niveau de trois points.

Le premier concerne la diminution de la température initiale, elle passe de 20 – 30°C à 14 °C. La montée en régime se fera ainsi de manière graduelle, un choix destiné à limiter les manipulations.

Le deuxième porte sur la durée. Maintenant, le cycle entier dure 30 minutes, soit 10 minutes supplémentaires par rapport au NEDC. Par ailleurs, les arrêts totalisent seulement 13% au lieu des 25% précédent.

Le troisième changement est relatif à la vitesse et à la distance parcourue. Auparavant, les véhicules parcourent 11 km à une moyenne de 34 km/h. Aujourd’hui, ils doivent réaliser 23 km à 46.6 km/h. Le test exige aussi que la voiture atteigne les 131 km/h et ne se limite plus à 10 km/h.

WLTP NEDC

Un test en condition réelle complèteront les informations

Les tests réalisés en laboratoire permettront de calculer les consommations et les rejets de CO2. Afin de compléter les informations, le WLTP prévoit des mesures réalisées « en condition réelle« . Cette fois-ci, l’objectif consiste à mieux déterminer les rejets de NOx (diesel) et de particules fines (essence et diesel).

Le test dure entre 1h30 et 2h. Le parcours est réparti équitablement entre la zone urbaine, où le conducteur doit rester en dessous des 60 km/h. Ensuite, la voiture roulera en dehors des villes, sa vitesse doit se situer entre 60 et 90 km/h. Après, il empruntera l’autoroute pour atteindre une vitesse maximale de 145 km/h sans descendre sous les 90 km/h.

Une période de transition jusqu’en 2023

Le test établira une consommation minimale et maximale pour un modèle spécifique. Bien entendu, les données varieront en fonction de la motorisation, de la transmission et de certains équipements. Déterminer les évolutions engendrées par chaque changement reviendra aux constructeurs. Les organismes chargés de l’homologation vérifieront les informations fournies par le constructeur. En France, cette mission est assurée par l’UTAC.

Le WLTP est plus strict que la NEDC, il fixe le rejet maximal de NOx à 80 mg/km. Sachant que les fabricants ont eu du mal à respecter les nouvelles normes, les autorités ont instauré une période transitoire. Les constructeurs pourront alors dépasser le seuil fixé et atteindre les 168 mg/km jusqu’en janvier 2020 pour les nouvelles voitures et une année plus tard pour l’ensemble de sa flotte.

Ensuite, le plafond descendra à 120 mg/km et la norme doit être respectée en 2023 au plus tard. La tolérance concerne également les particules fines. Aujourd’hui, un dépassement de 50% sera accepté. Après, la valeur diminuera régulièrement.

D’après les recommandations de l’Association européenne des constructeurs (AECA) les fabricants et les concessionnaires afficheront les résultats du test à partir du 1er janvier 2019. Toutefois, ils pourront continuer à afficher les deux informations NEDC et WLTP jusqu’en 2020.

WLTP garage

WLTP, un bouleversement pour le secteur

L’augmentation de la durée et les changements de la procédure se traduisent par des rejets plus importants. Même si la croissance varie selon les modèles, les premières tendances soulignent que la gamme des berlines de luxe est la plus touchée. Cette hausse atteint les 18% alors qu’elle se limite à moins de 7% pour les petites citadines. Les modèles électriques sont également concernés. Le Renault ZOE a ainsi vu son autonomie baisser de 100 km, elle est passée de 400 à 300 km.

Pour se conformer, les constructeurs ont revu à la baisse la puissance de leurs moteurs. Certains ont également suspendu la vente d’une catégorie particulière ou décalé la sortie de nouveaux modèles. Ces changements ont entrainé une augmentation des délais de livraison.

Les consommateurs s’inquiètent également d’une éventuelle hausse du malus qui est calculé en fonction de l’émission de C02, aucune information officielle n’est disponible pour le moment.